vendredi 19 octobre 2018

Ecotopia - Ernest Callenbach

Ce roman m'a été gracieusement offert par la maison d'édition Rue de l’Échiquier Fictions que je remercie encore chaleureusement. Cette histoire m'a surprise, agacée parfois, je remercie donc cette maison d'édition de m'avoir confiance et j'espère que ma critique objective leur plaira même si elle contient quelques critiques concernant ce livre.


Résumé : Trois Etats de la côte Ouest des Etats-Unis - la Californie, l'Oregon et l'Etat de Washington - décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale, baptisée Ecotopia. Vingt ans après, l'heure est à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, l'Ecotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain, William Weston.

Ce roman est traduit de l'anglais par Brice Matthieussent qui signe également la préface du livre.

T'en as pensé quoi ? 

Il y a du Vian, du Tournier, et sûrement plein d'auteurs de nature writing dans ce livre.
Du nature writing, et du city writing (est ce que ça se dit ?) dans cette histoire qui relate la Sécession de la côte Ouest des Etats-Unis pour devenir un état indépendant : l'Ecotopia.

Commençons par le style du livre, affiché dès le début, il peut être déroutant. En effet, on se partage entre deux éléments distincts, qu'on pourrait presque lire indépendamment l'un de l'autre. Le premier est le journal du personnage principal, qui est auteur des articles qui constituent le second élément du livre. Ces articles qu'il envoie au N.Y Times relate son expérience en Ecotopia, les différents éléments qu'il observe, alors que son journal est beaucoup plus intime. Cet intime qui pourra être déroutant, et parfois malaisant au fur et à mesure du récit.

Comme c'est un roman fort, toute une société qui se réinvente, les décisions prises que ce soit au niveau de la société ou au niveau de l'intime tranchent profondément avec la société telle qu'on là connait aujourd'hui, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. 

J'ai vraiment aimé lire un essai à travers les articles (certes, pas objectif, ce qui tranche avec la définition de l'essai tel que je le conçois aujourd'hui) sur l'Ecotopia, son organisation dans tous les domaines, son éducation, etc.. Moi qui ne vais pas vers ce genre de livre habituellement, ce fût une belle surprise.

J'ai cependant moins accroché avec le personnage principal. Son changement d'opinion sur cette société bien qu'attendu était intéressant, mais toute la dernière partie du livre, son obsession pour lui-même, ses émotions, sa sexualité (sérieusement..) m'ont au bout d'un moment un peu agacé.
Après, le livre a été écrit en 1975, ne l'oublions pas ! Je ne sais pas si on se retrouverait le même genre de récit aujourd'hui écrit par un homme. Il est important de remettre le livre dans son époque.

En parlant d'époque, dans la très intéressante préface écrite par Brice Matthieussent, est soulevée la notion que ce livre collerait très bien avec l'époque actuelle, avec l'élection de Trump et la volonté affichée par la Californie de vouloir faire sécession, mais aussi avec des films sortis récemment (par récemment j'entends depuis les années 90). Ainsi, si les thématiques abordées dans Ecotopia sont donc plus que jamais actuelles, je me dis que seulement le personnage principal a peut-être un peu vieilli.

Ensuite pour les mots, les images employées, j'y reconnaissais parfois du Vian, dans l’Écume des jours, par la description de certains bâtiments, de certaines utilisations..J'ai aimé l'imaginaire développé, cela rappelait l'Utopie, le rêve.

Et pour Tournier, bien sûr les descriptions de la nature, mais aussi l'évocation des bains m'a rappelé cette boue dans lequel Robinson se baigne, quelque peu hallucinogène, qui le détend et lui permet d'oublier, de se créer un autre monde..Peut-être le personnage principal est-il resté dans cette boue ? Peut-être que tout le récit relève en fait d'une hallucination collective ?

Je serai curieuse si vous le lisez que vous me disiez ce que vous pensez de cette fin, qui m'a surprise, et qui je l'espère vous surprendra vous aussi.


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