jeudi 2 février 2017

Un bûcher sous la neige



Ça ne m'était encore jamais arrivé avant de me reconnaître autant dans un personnage. 
Cette amoureuse de la nature, qui l'a décrit de façon aussi précise, en parlant autant des petits détails que des ressentis que la nature laisse sur notre peau et sur nos émotions, c'était une véritable rencontre. Une amie avec qui on aurait envie de se perdre dans les forets d'Europe et d'ailleurs..

De quoi ça parle ? Au cœur de l'Ecosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d'une prison putride, le Révérend Charles Leslie, venu d'Irlande espionner l'ennemi,l'interroge sur les massacres dont elle a été témoin. 
Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s'élève au-dessusdes légendes de sorcières, par-delà ses haillons et sa tignasse sauvage. Peu à peu, la créature maudite s'efface ; du coin de sa cellule émane une lumière, une sorte de grâce pure. Et lorsque le révérend retourne à sa table de travail,les lettres qu'il brûle d'écrire sont pour sa femme Jane, non pour son roi. 
Chaque soir, ce récit continue, Charles suit Corrag à travers les Highlands enneigés, sous les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse des heures de chevauchée solitaire. Chaque soir à travers ses lettres, il se rapproche de Corrag, la comprend, la regarde enfin et voit que son péché est son innocence et le bûcher qui l'attend le supplice d'un agneau.

T'en as pensé quoi ?  Le roman commence par une description des Highlands, lieux d'Ecosse déjà comptés de nombreuses fois dans les romans, lieux de têtes coupées et de romances intemporelles, mais cette fois, j'ai aimé qu'ils soient décrits avec dureté et poésie en même temps.
Oui il fait froid, il pleut beaucoup, il y a du vent, la nature et rude et ne pardonne rien, mais c'est comme ça qu'on l'aime. 

Le personnage fuit l'Angleterre pour se réfugier au coeur des Highlands. D'abord sauvage, elle fait peu à peu connaissance avec les membres du Clan qui habitent le village le plus proche.
Découpé en plusieurs parties, on suit d'abord l'enfance puis la fuite et enfin la vie en Ecosse.
C'est une histoire qui ne laisse pas indemne, comme une rencontre qui laisse une trace sur votre peau.

Le style d'écriture est simple, l'auteur ne s’embarrasse pas de figures de styles pompeuses pour raconter le quotidien du personnage de Corrag. Accessible ainsi à tous les publics, il permet de se fondre rapidement dans l'histoire. A l'origine en anglais, j'ai eu du coup envie de le relire dans cette langue, pour avoir encore plus l'impression "d'y être". Car c'est bien là la magie de cette histoire. Que l'on soit avec elle dans sa cellule, ou dans sa petite maison, les détails évoqués permettent de vivre au rythme de la respiration du personnage.

Je me suis surprise plusieurs fois à prendre en photo des passages pour en parler plus tard à mes amis et leur raconter pourquoi ce passage m'avait marqué. Qu'elle décrive une journée d'hiver, ou la lumière ressentie par l'arrivée d'un être cher, j'ai eu l'impression qu'elle me parlait directement.

Et cette nature évoquée...J'ai grandi en Auvergne, et l'un de mes loisirs était d'aller me balader sur les chemins pour sentir toutes les odeurs, ressentir le froid sur mes joues, voir les couleurs de la nature..Et là, j'y étais, j'étais de retour en Auvergne, j'étais dans les bois...

Et je veux déjà y retourner !

Un Bûcher sous la neige 
476 pages
8 euros en poche chez J'ai Lu

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